Confrontée à une situation difficile, la communauté de communes Chartreuse-Guiers fait le choix d'une politique jeunesse fondée sur des projets élaborés avec des jeunes en risque de marginalisation.
A la croisée de l'Isère et de la Savoie, le territoire de la communauté de communes Chartreuse-Guiers (11.200 habitants sur 7 communes) constitue un bassin de vie, qui comprend tout aussi bien une station de ski qu'une activité industrielle dans la vallée. Mais il n'y a pas de lycée. "Cela accentue l'isolement géographique pour les jeunes, dans ce secteur de moyenne montagne", diagnostique Etienne Ragot, directeur de "Pour l’Action Jeunes" (PAJ). Dans certaines communes - comme celles des Echelles (1.248 habitants) en Savoie - un tiers des logements sont à caractère social. "La population ouvrière d'origine a évolué et été remplacée au fil des années par des familles en grande difficulté", explique Cédric Vial, vice-président en charge de la politique Jeunesse. Pour les jeunes, l'absence de transports publics autres que scolaires se traduit par un sentiment d'enclavement, qui peut favoriser un sentiment de mal-être ou de marginalisation chez certains.
Pour l’Action Jeunes, association pour coordonner les partenaires jeunesse du territoire
"Pour lutter contre l'enclavement, nous avons travaillé à la simplification des démarches administratives par la création de Points Informations et autres guichets uniques situés sur le territoire. Par ailleurs, nous voulons que l’animation en direction des jeunes soit itinérante afin qu'elle intervienne sur toutes les communes du territoire", poursuit l’élu. Afin d'impliquer des acteurs de tout le territoire et de tout le tissu social, les élus ont fait le choix de confier l'animation à une association : "Pour l’Action Jeunes". Son conseil d'administration comprend trois collèges : Les élus qui siègent en tant que représentant de leur commune, les associations partenaires professionnels de l'action sanitaire et sociale, et les bénévoles membres actifs. L'association emploie quatre animateurs permanents, une secrétaire et un directeur mis à disposition par la Fédération des MJC en Rhône Alpes, ainsi que quatre à huit animateurs vacataires lors des vacances scolaires. Ceci pour un budget de fonctionnement de 325.000 euros en 2010. Le directeur du PAJ précise : "Notre mission n'est pas de nous substituer aux associations existantes. Mais d'opérer une coordination entre tous ceux qui agissent avec les jeunes (scolaires, périscolaires, associatifs)."
Une animation itinérante pour susciter et accompagner les projets des jeunes
"Vis-à-vis des moins de 18 ans qui représentent 2.000 habitants, et dont certains sont en risque de marginalisation, nos actions s'appuient sur trois principes. D'abord le refus du modèle urbain non adapté à notre territoire. Ainsi, loin d'être cantonnée dans un local et d'offrir des activités toutes calibrées, notre équipe de trois animateurs va à la rencontre des jeunes. Elle est constamment présente dans les établissements scolaires où elle tient des permanences. Profitant de ce que notre territoire est en interaction avec le milieu naturel (rivières, forêts, montagnes), cette équipe aide les jeunes à désirer des projets, les formuler et en accompagne la réalisation : jeux du lac, émission sur la radio locale, ateliers de création. Enfin cette animation situe ses actions sur toutes les communes du territoire", explique le directeur de Pour l’Action Jeunes.
A travers la réalisation des différents projets, le but est d'enseigner aux jeunes la force de l'action collective. De ce point
de vue les bénévoles, retraités de l'industrie ou de l'enseignement, lorsqu'ils participent au montage d'un chapiteau ou à la tenue d’un stand, jouent un rôle essentiel dans le repérage des
jeunes en difficultés et la prévention de la marginalisation.
François Poulle, pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info, lundi 10 octobre 2011