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8 mai 2009 5 08 /05 /mai /2009 23:03
La question des migrations est devant nous.
Elle concerne notre petite planète
et tous les pays de l'Union Européenne,
sans exception.

Par Jean Marie Bergère d'Astrées, dans Métis d'avril
Longtemps les choses ont été simples.
Il y avait les pays d'émigrations et les pays d'immigrations. Au bout, soit l'assimilation, soit le retour au pays, enrichi et sage. Il fallait y ajouter les flux intérieurs à chaque pays qui ont vidé les campagnes de leurs paysans et concentré les populations dans des agglomérations de plus en plus tentaculaires. Georges Perec pouvait alors faire la différence entre ceux qui habitent Paris et ceux qui habitent à Paris. Ceux-là  rejoignaient pour la plupart eux aussi leur terre natale. Le caveau familial, là haut sur la montagne qui est si belle, les y attendait.
Tout est plus compliqué aujourd'hui. Les migrations se sont accélérées durant les dix dernières années en Europe notamment. Et ce n'est pas terminé. Paul Virilio estime à 200 millions le nombre de personnes forcées de se déplacer d'ici 2050 (soit le même nombre que celui estimé de personnes vivant à l'étranger aujourd'hui). Les flux ne sont plus à sens unique. Les parcours se croisent. L'exemple du Portugal est significatif. Longtemps terre d'émigration -on estime à 10% la population vivant hors du pays-, il est devenu, au moins temporairement, une terre d'immigration. Les émigrants des pays d'Europe Centrale et Orientale, à peine installés, pensent au retour. Des français archi-diplômés s'installent à Londres ou en Californie ou plus temporairement à la direction d'une usine quelque part en Europe.
Les motifs des migrations se sont beaucoup diversifiés. Il est souvent difficile de les distinguer, comme aiment à le faire les statisticiens et les administrations. Besoins de sécurité pour soi-même, ses projets ou sa famille, études à mener, motifs politiques, raisons économiques, espoirs de valoriser une formation et un diplôme, ambitions reportées sur ses enfants, volonté de rejoindre un conjoint, sa famille ou son amour, changement climatique,.... Les motifs peuvent s'ajouter et conduire certains, à tenter l'aventure de l'exil, voire de la clandestinité pendant que d'autres, nomades armés de téléphones portables  et de valises à roulettes, nouveaux citoyens du monde, vont entreprendre la tournée mondiale des aéroports, des métropoles et des jobs prestigieux.

Un stock, une option
Les politiques publiques, nationales comme européennes (en gestation), ne savent plus sur quelle doctrine elles doivent s'appuyer. Brassage, assimilation, intégration, métissage, diversité, hospitalité, identité nationale, citoyenneté européenne ? La pureté ethnique a pu être revendiquée par quelques uns. Le protectionnisme est toujours une tentation. Les politiques qui ont prétendu maîtriser et les flux et les stocks, choisir les bons migrants, respecter des quotas, ont toutes échoué. Les questions liées à la concentration géographique, à la ségrégation urbaine ou à la clandestinité ne sont pas traitées. Il est vrai que les discours sur la maîtrise, la souveraineté et la sécurité s'adressent sans doute d'abord à l'opinion publique.
En partageant avec une partie de cette opinion l'idée que immigré signifie problème, menace, danger, intrusion (voire invasion) et donc besoin de protection (pour son emploi comme pour ses biens), elles n'ont pas permis de poser tranquillement cette question. Qu'on juge de cette distorsion entre faits et représentations. L'Enquête sociale Européenne a réalisé un sondage en 2003. Interrogés sur le nombre de migrants que reçoit leur pays « comparé aux autres pays européens de même taille environ », 57% des européens répondent plus et bien plus, contre seulement 14% moins ou bien moins. Les Français eux pensent qu'il y a un pourcentage d'immigrés trois fois supérieur à celui que reconnaît l'OCDE (29% contre 10%) (d'après Le Temps des Immigrés. François Héran. La République des Idées).
J'oubliais un dernier point : l'Europe s'inquiète de la baisse de sa population. Elle s'inquiète de son vieillissement, non pas à cause de la croissance heureuse de l'espérance de vie bien sûr, mais à cause des conséquences sociales, économiques et culturelles de ce bouleversement démographique. Natifs et immigrés, il va falloir apprendre à vivre et à vieillir ensemble.

Jean Marie Bergère, ASTRÉES, Association Travail, Emploi, Europe, Société
Carré Saint Nicolas 10 rue Saint Nicolas 75012 Paris - Téléphone : 01 43 46 28 28 - Fax : 01 43 46 28 20
http://www.astrees.org/
texte paru comme édito de METIS – Correspondance européennes du travail, numéro d’avril.
http://www.metiseurope.eu/astrees_fr_50.html



" Welcome " le film et le débat par Jean-Marie Bergère

Une belle et saine polémique a salué la sortie du film Welcome. Elle n'a pas opposé entre eux les
« professionnels de la profession ». Elle n'a pas opposé non plus les tenants de la raison d'Etat pour une immigration choisie aux adeptes de la compassion (de préférence lointaine et médiatisée). Elle n'avait rien à voir avec le choc des civilisations.
D'ailleurs, le personnage central du film de Philippe Lioret n'est pas Bilal, jeune Kurde irakien pourtant
« plein de vie, de courage et d'espoir » pour reprendre les mots justes de Jacques Barrot, commissaire européen à la justice et aux affaires intérieures. Ce ne sont pas non plus les militants dévoués des associations qui préparent et distribuent les repas ou rechargent les téléphones portables. Ce n'est pas la police. L'intelligence de Philippe Lioret est d'avoir concentré son propos sur Simon. Simon, c'est vous et moi. Un Français avec son lot de problèmes et sa part de confort. Ses rêves envolés, sa solitude, mais aussi son gagne pain assuré et son indifférence aux autres. Il n'aide pas Bilal par humanisme (entendre compassion). Il ne l'aide pas par idéologie (entendre militant politique irresponsable). Au fond Bilal et Simon ont tous les deux besoin d'aide. Et d'amitié. Au bout du compte, c'est plutôt Bilal qui va aider Simon. A la fin de l'histoire l'un est mort, l'autre a retrouvé une meilleure idée de lui-même et un peu d'entrain. Il commence à penser qu'il pourra vivre avec ses peines de cœur, et peut-être même après, quand elles se dissiperont.
Du coup, les débats se sont déplacés. Les politiques restrictives en matière d'immigration sont toujours justifiées par deux affirmations. La première prétend que ces migrants, surtout s'ils sont clandestins, sont de pauvres bougres, incultes, analphabètes sans doute, inadaptés à notre monde. Juste bon à devenir les clients des services sociaux, des œuvres charitables et des services de lutte contre la délinquance. La deuxième a joué un bien grand rôle lors des campagnes électorales récentes. Elle postule un lien entre immigré, problème, menace, peur et demande de sécurité (entendre de police, de caméras, de prisons). Par nature si on peut dire, les étrangers, quel que soit leur statut et leur citoyenneté, constituent une intrusion dont il faudrait se protéger. A la fin le sophisme est parfait. L'Etat doit restreindre les « flux migratoires », il doit choisir les bons immigrés, afin de garantir que tous ne soient rejetés ! Ce film dit le contraire. Bilal sait qu'il est originaire de Mossoul. Il y est connu. Et reconnu comme excellent footballeur. En venant à Calais, il sait ce qu'il veut. Il a de l'ambition. Il est amoureux. Il est fort et courageux. Pas voleur. Sympathique en plus. Simon, lui, est indifférent au sort des migrants en général. Comme il est indifférent au sort de beaucoup de ses contemporains. A aucun moment il n'a peur des étrangers. Il ne comprendrait pas non plus qu'ils aient peur. Il traite simplement d'égal à égal avec eux.
Merci monsieur Besson
Monsieur Besson, ministre français de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire, a compris le danger. Si ces migrants sans papiers ne sont pas réductibles à la « misère du monde » que le cœur voudrait accueillir mais que la raison conseille de rejeter, si nous nous sentons plus menacés par les aboiements de notre voisin de palier que par ces étrangers, alors les justifications de sa politique s'effondrent. En politicien professionnel, il sait que la meilleure défense est l'attaque. D'où cette attaque, non pas contre le film, mais contre le cinéaste lui-même accusé de confondre les tracasseries de la police en 2009 avec les rafles de la police de Vichy et cette solidarité ordinaire avec l'action des justes en 1943. Certes une garde-à-vue de quelques heures ce n'est pas une rafle. Sont-elles pour autant justifiées ? Et tellement sûr de lui, le ministre n'a pas compris que, si Simon n'est pas, au sens historique, un Juste, il en perpétue la mémoire. Il les honore mieux que nos musées et nos commémorations. Il n'a pas compris que nous allions être très nombreux à penser, qu'à sa mesure, il fait ce que nous aimerions faire.
« Elle est à toi cette chanson, toi l'Auvergnat, qui, sans façon, m'a donné quatre bout de bois quand dans ma vie il faisait froid, ... Elle est à toi cette chanson, toi l'Etranger qui, sans façon, d'un air malheureux m'a souri lorsque les gendarmes m'ont pris... » chantait Georges Brassens. En cette période où ceux qui ont une responsabilité publique ont plus que jamais recours aux considérations éthiques pour simplement tenter de maintenir ce qui reste de cohésion sociale, il y a quelque chose de joyeux à préférer définitivement l'hospitalité à la délation. La liberté d'aider ne doit pas être un délit. Il a fallu, dans le journal Libération du 19 mars, soit une semaine après cette polémique, que Jacques Barrot propose que ces clandestins soient considérés comme les demandeurs d'asile et que l'effort d'accueil soit réparti entre la France et le Royaume-Uni. Pour une fois que la solidarité l'emporte sur la peur et pour une fois que la Commission Européenne propose des solutions proches des réalités du terrain, cela mérite bien d'être salué ! Quant à monsieur Besson, il me revient à l'esprit cette loi physique : quand on crache en l'air, il arrive que cela vous retombe dessus. Merci Monsieur Besson. Welcome méritait cette publicité.

PS : Welcome est sorti en Belgique et en Suisse avec des critiques très favorables. A notre connaissance les autres pays européens attendent.

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