L'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) développe un outil pour sonder les "points noirs environnementaux" de la France.
Présenté le 22 novembre par l'Ineris, cet outil est baptisé Plaine, pour Plateforme intégrée pour
l'analyse des inégalités d'exposition environnementale. Il repose sur une étude pilote qui a porté sur le suivi de quatre éléments traces métalliques (nickel, cadmium, chrome, plomb)
dans deux régions, la Picardie et le Nord Pas-de-Calais. "Dès 2012, nous allons travailler avec les observatoires régionaux de santé (ORS) et intégrer le
suivi des PCB, des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), des pesticides, des dioxines et des furanes", explique Aurélie Prévot, chargée de la
communication de l'Institut.
Le but est d'identifier, de hiérarchiser les "points noirs" environnementaux grâce à une spatialisation de l'exposition. Pour cela il faut faire évoluer la démarche existante
d'évaluation des risques sanitaires (ERS) des populations aux polluants, qui a été au départ mise au point pour les autorisations des installations
classées pour la protection de l'environnement (ICPE). Aujourd'hui, il s'agit d'intégrer des "études sanitaires de zone" prenant en compte la pluralité
des sources de pollution et conçue de manière décloisonnée et dynamique.
Plaine n'est pas une base de données environnementales supplémentaire mais intègre plusieurs bases de natures différentes. Ces données proviennent pour les sols de
l'Inra (réseau de mesure de la qualité des sols - RMQS), du BRGM (Basias), du ministère de l'Ecologie (Basol).
Pour l'eau, elles sont essentiellement fournies par les agences de l'eau et le portail Sandre (Sise-Eau). L'inventaire national spatialisé du ministère de
l'Ecologie et le modèle Chimere de l'Ineris procurent les données sur l'air. Enfin, les données sanitaires et socio-économiques sont apportées par
l'Insee.
L'Ineris utilise ensuite son modèle numérique d'exposition multi-milieux Omer (Outil modulaire d'évaluation des risques), interfacé avec un
système d'information géographique (SIG). "A terme, nous pourrons également visualiser les zones où les données
sont manquantes et établir une carte des incertitudes", précise Aurélie Prévot.
Opérationnelle d'ici 2013, cette plateforme s'adresse en premier lieu aux gestionnaires de santé-environnement, aux collectivités locales et aux porteurs de projet (industriels). Les cartes
seront également mises à disposition du public.
Sylvie Luneau / Victoires-Editions, Publié le vendredi 25 novembre 2011 par localtis