L'idée de reprise d'une entreprise par ses salariés sous forme de société coopérative et participative (Scop) fait son chemin face à la multiplication des fermetures de sites. Malgré l'échec de la tentative de reprise de Seafrance en Scop, la plupart des candidats, comme François Hollande, Jean-Luc Mélenchon ou Eva Joly, se sont prononcés pour un droit de reprise préférentiel des entreprises sous forme coopérative, tandis que l'UMP promettait un fonds d'investissement dédié aux entrepreneurs sociaux.
En cette année internationale des coopératives à l'ONU, la confédération des Scop veut aller plus loin : elle propose la
création d'un prêt à taux zéro pour les créateurs-repreneurs en Scop, une garantie publique à hauteur de 50 % du capital apporté par les salariés, ou encore un nouveau
statut permettant aux salariés actionnaires de devenir propriétaires progressivement en cinq à dix ans.
Manuel Domergue , Alternatives Economiques n° 312 - avril 2012
Election présidentielle 2012 : les Scop ont écrit aux candidats
13.03.2012 |
La Confédération générale des Scop a écrit le 9 mars dernier aux candidats à la présidentielle pour leur demander de soutenir la
création-reprise-transmission d’entreprises par les salariés, avançant six propositions publiées dans une dépêche AFP et reprises par de nombreux médias.
« Chaque jour, des salariés prennent leur destin en main en créant ou en reprenant leur entreprise et en la faisant prospérer ensemble. Les 2 000 Scop sont la preuve que la démocratie économique
leur réussit », affirme Patrick Lenancker, président de la CG Scop.
Parmi ses propositions, la Confédération demande de « faciliter l’accès au crédit pour tout citoyen créateur-repreneur d’entreprise, à travers un prêt à taux zéro », et propose de « garantir le
capital apporté par les salariés-risqueurs à hauteur de 50 %, au même titre que le sont les sociétés de capital-risque et fonds d’investissement ».
Autres propositions : faciliter les conditions d’attribution de l’ARCE (aide à la reprise ou à la création d’entreprise) ou encore créer un fonds d’investissement spécialisé dans la reprise
d’entreprises de taille intermédiaire (ETI).
La Confédération suggère également d’adopter un nouveau statut de coopératives de salariés actionnaires leur permettant de devenir propriétaires de leur entreprise en cinq à dix ans.
Elle propose enfin d’établir un « droit de préférence aux salariés » pour qu’ils puissent formaliser une offre de reprise.
« L’urgence à mettre en œuvre ces propositions en faveur de la reprise-transmission d’entreprises aux salariés n’est plus à démontrer », juge-t
elle, soulignant que plus de 50 000 dirigeants de PME employant de 10 à 100 salariés sont âgés de plus de 55 ans.
La semaine précédente, le modèle coopératif avait fait son entrée au programme des élections, avec un Forum organisé à Paris par le Conseil des employeurs de l’économie sociale (Ceges), qui a
réuni tous les candidats à l’élection présidentielle ou leurs représentants, chacun ayant présenté ses propositions en faveur du développement de l’économie sociale en général et des Scop en
particulier. (Cf actualités 9 mars 2012)
http://www.les-scop.coop/sites/fr/actualites/Election2012_lettreauxcandidats