Comment réconcilier l’aménagement des territoires et les agricultures ?
Les tensions entre les fonctions de l’agriculture s’accroissent dramatiquement, entre : rechercher une nécessaire rentabilité, nourrir les hommes, produire de l’énergie, réguler la biomasse, maintenir les paysages et protéger l’environnement, soutenir le développement des territoires… Comment continuer à viser en même temps ces objectifs multiples ?
un colloque du Cercle Aménagement du Territoire,
mardi 29 juin 2010, de 9 à 14 h 30, Espace Hamelin 17, rue de l’Amiral Hamelin, Paris -16ème
Les relations entre les agricultures et les territoires ne vont pas de soi et méritent d’être
repensées. C’est l’objet du colloque organisé le 29 juin à Paris par une association proche mais indépendante de la DATAR (le Cercle pour l’aménagement du territoire), afin de faire dialoguer des
agriculteurs, de grands élus et des experts….
Les tensions entre les fonctions de l’agriculture s’accroissent dramatiquement, entre : rechercher une nécessaire rentabilité, nourrir les hommes, produire de l’énergie, réguler la biomasse,
maintenir les paysages et protéger l’environnement, soutenir le développement des territoires… Comment continuer à viser en même temps ces objectifs multiples ?
Les territoires ruraux sont à la croisée des chemins, confrontés
notamment aux défis de l’accroissement périurbain, des mutations agricoles, des changements sociaux avec des aspirations issues du mode de vie urbain...
La préparation de la Politique agricole commune européenne (PAC) qui entrera en vigueur en 2013
suscite de nombreuses prises de position tant des professions agricoles que des acteurs des territoires, des industries agro-alimentaires … avec en toile de fond le souci de nourrir un milliard
d’êtres humains qui ne mangent pas à leur faim et les enjeux du développement durable.
Dans ce débat, le Cercle pour l’aménagement du territoire déplore qu’il soit trop peu question des territoires. Le colloque du 29 juin prochain veut contribuer à
combler cette lacune.
Le colloque sera ouvert par le Ministre de l’espace rural et de l’aménagement du territoire (à confirmer) et conclu par le Délégué interministériel à l’aménagement du territoire et à
l’attractivité régionale (DATAR).
Toutes informations sur le colloque et le Cercle pour l’Aménagement du Territoire : www.cpat.asso.fr <http://www.cpat.fr>
La PAC est elle soluble dans la cohésion sociale territoriale ? Biplan se pose la question
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En 1967 Henri Mendras, dans un ouvrage demeuré célèbre, sonnait la « fin des paysans ». Avec la modernisation rapide de l’agriculture et l’effondrement démographique de la population agricole, la société française connaissait une de ses plus profondes transformations.
La portée historique de cette métamorphose a été assez souvent évoquée pour qu’on ne s’y attarde pas : la pierre d’angle de la troisième République (l’alliance de la paysannerie et de la République) décrite par Hervieu, devenait tout à coup secondaire.
Mais ce qui s’est amorcé avec la mutation agricole de l’après guerre, c’est le détachement progressif de l’agriculture et du territoire. Ou, disons, de certaines échelles de territoires. En déformant quelque peu la pensée de l’historien américain Eugen Weber, on a assisté à « la fin des terroirs ».
L’espace local s’est estompé, s’est simplifié, s’est homogénéisé. Que n’est-on pas frappé, en parcourant à distance de 50 ans l’atlas aérien de Pierre Deffontaines de voir la simplification extrême de nos paysages. La diversité des types d’espaces ruraux qui faisait le « bonheur »de la géographie descriptive, s’est considérablement appauvrie.
L’agriculture s’est intégrée dans un espace plus large et à la fois moins palpable : celui des échanges mondiaux. L’agriculture s’est libérée de son localisme, pour s’épanouir dans une vision économique moderne, toute acquise à l’organisation de filières puissantes et efficaces.
Les campagnes – en général - ont donc perdu leurs agriculteurs, et les campagnes restées dominées par l’agriculture ont souvent perdu leur population. Les recompositions démographiques, et l’évolution des activités ont fait émerger une constellation de formes rurales (campagnes des villes, campagnes industrielles, campagnes touristiques) où l’agriculture constitue une part importante des territoires occupés, mais une fraction mineure voire problématique de l’activité.
Aujourd’hui, faut-il voir cette disjonction entre agriculture et territoire comme un atout ou comme une fragilité ? C’est ce que veut explorer ce colloque. Peut-on faire encore semblant que tout cela n’a guère d’importance ?
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