26 mai 2008
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Missions locales : expérimenter dans les traces de Bertrand Schwartz
Une recherche-action collective : Paroles de salariés
Le Synami CFDT, associé à Bertrand Schwartz et Gérard Sarazin, avec la participation de quelques missions locales (chinonais,
Médoc, Poitou, St Quentin en Yvelines) a mené en 2007 une recherche-action sur le sens du travail des conseillers de mission locale. En voici es principales conclusions :➢ L’insertion sociale et professionnelle de plus en plus difficile pour les jeunes des missions locales
➢ Les objectifs des divers dispositifs et le cloisonnement des institutions ne permettent pas d’accompagner le jeune pour qu’il soit lui-même acteur de son insertion
➢ Les missions locales deviennent des prestataires de services parmi d’autres au détriment des partenariats locaux
L’écoute globale est être un chantier permanent, dans l’interaction étroite entre les différents acteurs. On ne peut se limiter au seul champ de l’emploi, mais il faut intégrer le logement, la santé, la culture, la citoyenneté.
Écouter pour agir
Au total, les personnels des missions locales ont exprimé à la fois leur attachement aux fondamentaux de leur mission et leur crainte que ceux-ci soient délaissés au profit d’une politique privilégiant des résultats immédiats en trompe l’œil. Fondamentaux qui sont :
• l’écoute globale qui met le jeune au centre de la démarche d’insertion en prenant en compte la complexité de tous les facteurs qui rendent difficile l’accès à l’autonomie, à la citoyenneté, à la responsabilité pleine et entière sur sa vie et sur celle de la cité ;
• la capacité à construire avec les jeunes les actions qui leur permettent d’avancer, en disposant de mesuresfacilement adaptables aux situations individuelles et locales ;
• le partenariat qui n’est pas une fin en soi mais permet une action articulée sur les différents terrains où se joue la réussite de l’insertion et une dynamique territoriale.
La pression exercée par les financeurs sur les équipes, via les directions, pour remplir des objectifs chiffrés met en péril ces fondamentaux. Des résultats durables ne peuvent s’obtenir qu’en respectant ce qui donne du sens à l’action.
Expérimenter une nouvelle façon d’agir
pour l’insertion des jeunes sur un territoire
pour l’insertion des jeunes sur un territoire
Pour aller plus loin : Des expérimentations dans des missions locales
Les initiateurs de la recherche-action, persuadés qu’on peut faire autrement, veulent le montrer par la pratique, expérimenter sur quelques missions locales des démarches pour aller plus loin et mener des expérimentations dans des missions locales
Trois objectifs ont été retenus :
➢ Faire entendre ce que vivent les jeunes des missions locales
Il s’agit, avec des jeunes, d’expérimenter des modalités pour écouter ce qu’ils disent sur leurs difficultés pour s’insérer, sur leurs attentes, sur leurs démarches. D’organiser des modes de communication avec des décideurs des politiques d’insertion.
➢ Développer des partenariats productifs
Il s’agit d’expérimenter des modalités pour résoudre des problèmes individuels et pour mettre en place des actions collectives répondant aux problématiques locales. L’accent sera mis sur les situations où les problèmes d’emploi interfèrent avec ceux du logement, de la santé, notamment de la santé mentale, de la justice, de la culture.
➢ Accompagner la phase d’intégration des jeunes dans les entreprises
Il s’agit d’expérimenter des modalités permettant d’une part à chaque jeune de comprendre sa situation de travail et ce qui lui est demandé de faire, d’autre part à son environnement (hiérarchie et collègues, formateurs s’ils sont en alternance, conseiller de la mission locale) de comprendre les étonnements et les « pourquoi » du jeune. De cet échange naît le respect mutuel qui seul permet une insertion durable
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Comment cela pourrait-il se passer ?
Sur quelques bassins d’emploi, et pourquoi pas sur un bassin d’emploi dans chaque région ;
Les jeunes sont écoutés globalement par les « accueillants » des différentes institutions avec lesquels ils sont en contact ;
Cette écoute se poursuit par l’accompagnement de chacun d’entre eux par des conseillers qui peuvent mobiliser des outils et des actions adaptées au projet que le jeune veut conduire ;
Cette écoute donne lieu à une analyse collective des problématiques locales, à laquelle participent collectivement les jeunes concernés ;
Les financeurs (locaux, nationaux, régionaux) acceptent de mettre les moyens d’intervention qu’ils détiennent dans une enveloppe globale et donnent la possibilité aux opérateurs d’adapter les différentes mesures dont ils sont porteurs aux publics et aux situations locales ;
Les différents opérateurs qui écoutent globalement les jeunes et qui les accompagnent travaillent en partenariat.
Construire le montage institutionnel qui permettrait de conduire une telle démarche apparaît comme un rêve impossible. Nous sommes pourtant persuadés que beaucoup d’acteurs locaux dans les missions locales et dans les institutions qui travaillent avec les jeunes y sont prêts. Nous allons demander aux décideurs nationaux et régionaux de leur donner l’occasion d’entreprendre. Pourquoi pas avec vous ?
info venant du Synami PSTE CFDT
C'est la 100° info de BIPLAN,
ça ne pouvait pas tomber mieux que de parler d'une action remarquable
dans le sillage de Bertrand Schwartz....
On ne peut renier ses filiations...
Youpee... vive Bertrand, vive Gérard...!!!!..